La faune

Massacre de cervidés

De la masse des restes de faune recueillis au cours des fouilles se détache un assemblage rare de dix squelettes d’animaux, qui a été découvert dans un niveau d’occupation du Néolithique Récent (sondage D1, locus 802). Cet ensemble de plus de 3 200 restes, qui correspond à un seul contexte de dépôt, se caractérise par des ossements très fragmentés, présentant des altérations typiques de l’action de l’eau, d’où le fort pourcentage de restes indéterminés. Malgré cela, il a été possible d’identifier dix squelettes de cervidés (sept cerfs et trois chevreuils) d’âge variable, dont une majorité de jeunes adultes et au moins deux femelles, ce qui suggère d’emblée l’idée d’une chasse collective. L’absence des bois et des phalanges semble indiquer que les carcasses ont fait l’objet d’une première découpe hors du site (dépouillage), après quoi elle ont été découpées à des fins alimentaires. Les ossements devenus déchets ont ensuite été rejetés, à la suite de leur consommation, dans ce secteur de l’habitat, où ils ont été conservés à la faveur d’un recouvrement rapide suivi d’un abandon lié à la première remontée des eaux du lac.

Il apparaît que les portions de viandes privilégiées ont été celles des deux membres antérieurs et postérieurs, depuis la ceinture jusqu’au carpe et tarse. Les os longs correspondant à ces portions de viande ont subi une fracturation visible mais, comme souvent à l’époque néolithique, les marques de découpe sont relativement rares.

Le caractère exceptionnel de cet assemblage offre un bel échantillon d’une population de cervidés vivant aux abords du lac à la fin de la période néolithique. Il éclaire aussi de manière originale un ou plusieurs épisodes de chasse, une activité documentée mais néanmoins mal connue à ces époques.

Sovjan
Paléoenvironnement


La faune
Les restes végétaux
Géomorphologie